Exposition Alphonse Mucha
- ASH Sorbonne
- 16 déc. 2018
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Construit de manière chronologique, l’exposition retrace les différentes périodes de la vie du peintre, et l’influence de celle-ci sur son art, allant de sa vie bohème à Paris jusqu’à son patriotisme salve. Ainsi, elle veut aller au-delà des clichés sur l’œuvre de Mucha qui se limiterait à des affiches d’art nouveau et montre que Mucha est aussi guidé par son patriotisme qui l’emmènera à créer l’un de ses plus grands projets, l’épopée slave.
L’exposition s’ouvre sur l’amitié entre Mucha et Gauguin, deux confrères partageant le même atelier, chacun inspirant à l’art de l’autre. Des photos sont ainsi mises en place pour illustrer cette amitié. Vient après la chance de la vie de l’artiste, Sarah Bernandt, grande actrice de son époque. Celle-ci conquise par l’affiche de Mucha sur l’affiche de théâtre Gismoda (exposé ici), lui avait fait signer un contrat d’exclusivité pour six ans. On se retrouve ainsi plonger au milieu de gigantesque affiche de théâtre, suscitant à coup sur notre émerveillement.
Après sa période bohème, l’artiste se plonge dans l’illustration populaire. Mucha est emmené à créer plusieurs affiches de pub. Sa plus grande collaboration et surement celle faite avec l’industrie de gâteaux Lefèvre Utile appelé plus communément « LU ». Il créa pour eux les illustrations de leurs boîtes, les affiches publicitaires, et le calendrier promotionnel de 1897, tous présents dans cette exposition. On se retrouve plongé dans un milieu de gourmandise qui réveille notre âme d’enfant. À ces biscuits s’accompagne sa collaboration avec le champagne Ruinart, le papier à cigarettes job et le parfum Rodo, chacun trouvant sa place dans l’exposition. S’inspirant des motifs botaniques de son pays natal, il crée ses « femmes fleurs » très emblématique de son art. Ici, on peut admirer sa représentation des saisons et des différents arts tels que la danse, la musique, la poésie et la peinture. Celles-ci laisseront place à l’art nouveau. Il accompagnera ce nouvel art d’un manuel de 72 planches pour artisans, décorateurs, étudiants aux beaux-arts afin de leur étudier le processus de stylisation (comment détourner la nature en décoration, la définition même de l’art nouveau). En assistant à cette exposition on a ainsi la chance de pouvoir voir certaines planches de ce manuel, montrant les différentes ébauches et croquis de l’artiste.
L’exposition universelle fut un moyen extraordinaire pour Mucha d’exposer son art aux yeux de tous. On peut admirer dans celle nouvelle pièce du musée, les différents processus de création de pavillon de Bosnie-Herzégovine. On peut donc y voir l’affiche pour le pavillon autrichien, les différentes toiles sur son étude des légendes bosniaques comme la mort de la fiancée d’hasanaga. Avec l’exposition universelle s’accompagne la création de certains bijoux créé par Mucha pour la boutique Fouquet. L’exposition a donc pris soin d’exposer les dessins de bijoux de Mucha accompagnés de leur création. Parures et boucles d’oreilles peuplent les vitrines de cette salle.
A ce moment précis l’exposition plonge dans un tout autre thème. Les dernières pièces sont destinées aux patriotismes slaves de l’artiste. Un grand écran est installé afin de diffuser les 20 toiles de l’épopée slaves retraçant l’histoire de ce peuple, le peuple natal de Mucha. Croquis et esquisse des tableaux sont présentés aux côtés de l’écran. Avec son art mucha veut servir sa nation. Les affiches de mucha pour les différentes éditions du festival sokol, évènement patriotique slave, sont exposé. On peut aussi voir les affiches contre la faim infantile qu’il a réalisé à la suite de la guerre civile russe. Cette exposition se clôture sur ses dernières œuvres avant son arrestation par la gestapo en 1939.
Avec cette exposition, Tomoko Sato, commissaire de l’exposition veut montrer l’évolution des différentes idées de mucha qui l’ont emmené à réaliser cette épopée slave, qu’il considérait comme sont plus grand « accomplissement ». Elle veut montrer que contrairement aux paroles de la conservatrice de Prague, Jana Barvcova, ce projet salve n’est ni « une erreur artistique », ni un « message dépassé ».
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