L’interdiction européenne du plastique à usage unique, une mesure efficace ?
- ASH Sorbonne

- 20 févr. 2019
- 2 min de lecture
Alors que l’Europe consommait 16% du plastique mondial distribué en 2014 selon l’United Nations Environment Programme, le Parlement Européen a décidé fin 2018, de faire du plastique une tare dont il faut absolument se débarrasser.
Le plastique destiné à un « usage unique » est présent dans notre vie de tous les jours et s’accumule très vite. Sur 400 millions de tonnes de plastique produites chaque année, l’UNEP estime que 36% est uniquement destiné à cet usage éclair. Bien que le recyclage soit devenu un réflexe pour certains consommateurs, ces efforts sont relativement inefficaces. En effet, seulement 9% du plastique produit jusqu’en 2015 a été recyclé. La grande majorité finit dans des décharges (79%) ou pire, est incinérée (12%). C’est dans cette optique que le Parlement Européen a tenté de prendre le problème à la source.
D’ici 2021 donc, certains objets en plastique à usage unique seront interdits. Vous n’aurez plus accès à la vente de couverts, assiettes, pailles ou encore mélangeurs pour boissons en plastique. Cette interdiction touche également quelques autres objets comme les cotons tiges ou encore, les tiges de ballons… Les bouteilles elles, ne seront autorisées que si le bouchon y demeure fixé et devront être composées d’au moins 30% de matières recyclées. En revanche les contenants à nourriture (en polystyrène) ou encore les gobelets n’obtiennent que la modeste mention « en réduire l’utilisation ».
Alors que les « écolos » sont ravis de cette petite victoire, beaucoup demeurent sceptiques. Dès lors que l’on sait qu’un million de bouteilles en plastique sont consommées chaque minute dans le monde d’après Earth Day Network, la restriction qui les concernera parait bien faible. Il en est de même pour les 500 milliards de gobelets réutilisables, pour beaucoup composés de plastique thermodurcissable et donc impossibles à recycler. Quant aux mégots de cigarettes, il reviendra à la charge des producteurs de « payer » pour la pollution engendrée suite à leur production et utilisation. Cela sera peut-être l’occasion d’émerger pour les entreprises de recyclage de mégots comme Greenminded.
Sauver la planète revient alors entièrement au consommateur, dire « non » au plastique est la solution la plus efficace, le recyclage n’étant pas aussi pertinent qu’on le croit. Réduire personnellement sa consommation de plastique passe autant par des actions simples du quotidien (apporter ses sacs en tissus au supermarché, se doter d’une paille en métal…) que par un boycott des industries qui le sur-utilisent tandis qu’il existe des alternatives à ce fléau.
La planète reste donc sur sa faim face à cette initiative européenne. De nombreux sujets ne sont pas abordés et menacent pourtant quotidiennement notre environnement, santé et économie : les autres d’objets du quotidien ont échappé à quelconque régulation (brosses à dents), l’inefficacité du recyclage, le traitement du plastique déjà accumulé…
Avec un impératif de mise en place entre 2021 et 2030, nous espérons que l’Europe et le monde entier auront pris d’ici-là des mesures plus efficaces pour sauver la seule planète que nous avons.
Mathilde G.



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