Paris fait-elle la France ? (À la positive)
- ASH Sorbonne

- 20 févr. 2019
- 4 min de lecture
Paris, ville Lumière,
Ta beauté est si singulière,
Que lorsque l’on me demande si la France est là même sans toi,
Je ne peux m’empêcher d’être ton porte-voix.
L’essence même de cette question prouve ton unicité. Car soyons sérieux un instant s’il vous plait, qui se poserait la question de savoir si la France serait la France sans Roubaix ? De la brique rouge à perte de vue, le souvenir de la Bourse de la laine et de guinguettes populaires… même pas un club de foot décent !
Tandis que toi Paris… Ah Paris ! Ma ville ! L’une des belles capitales du monde, que dis-je, l’une des plus belles villes du monde ! Dans l’un des plus beaux pays du monde : la France ! Il me faudrait des jours et des jours pour montrer que la France ne serait plus la France sans toi, tandis qu’il me faudrait 1 minute pour montrer que la France resterait la France sans Roubaix.
Un touriste à la seconde, presque 34 millions de touristes en 2017, ces chiffres, en font la ville la plus visitée du monde. Mais pourquoi ? Pourquoi Paris ?
La réponse qui vient instinctivement chez nombre d’entre vous lorsque je pose cette question se trouve généralement en deux mots : Tour Eiffel.
Mais la parisienne que je suis ne se contentera jamais de ça pour vous prouver que la France sans Paris n’est pas la France et que mieux encore, le monde sans Paris, ne serait indéniablement pas le monde. Mon Paris fait la France non pas par sa Tour Eiffel, il fait la France tout d’abord car il est hétéroclite par ses changements de décors constants. Vingt arrondissements, VINGT ! Au sein desquels nous trouvons des immeubles, des personnes, des mentalités si différentes les unes des autres. Aucunes des rues que vous déambulerez ne se ressemblera. Du 16ème, terrain de jeu favori d’Hector Guimard, féru d’art Nouveau, au 19ème mon quartier de cœur ou se trouve l’un de plus beaux et grand espace vert de Paris : les Buttes Chaumont. D’un côté, des immeubles haussmanniens, de l’autre des cités et HLM. D’un côté, des bourgeois, de l’autres des moins aisés, ou encore des « bobo », caractère proprement parisien. Ces différences font la force de Paris. Il y a tant à apprendre de chaque côté, tant à découvrir de chacun, et des 105 Km2 de cette ville.
Alors vous me direz, « elle est un peu en train de nous teaser un portrait de la France celle-là », à la seule différence qu’une personne habitant Paris, sait au fond d’elle que les évènements qui s’y produisent n’auront jamais les mêmes échos au niveau national comme international. En effet, il n’y a que très peu de chance que le New York Times s’intéresse à ce qui se produit à Tourcoing.
Alors cette place que tient Paris en France est-elle déplorable ?
Cette place que tient Paris à l’international au détriment d’autres villes est-elle injuste ?
C’est une très bonne question, mais ça n’est pas celle que nous traitons aujourd’hui.
Aujourd’hui, nous ne sommes pas là pour dire « quelle honte d’éclipser les autres villes qui constituent la France et de ne résumé celle-ci qu’à Paris ! », nous sommes là pour exposer les raisons concrètes qui font que la France sans Paris ne serait plus la France !
Sans Paris, la France n’aurait plus son arc triomphant la victoire de Napoléon à Austerlitz ! Sans Paris, elle n’aurait plus son Sacré-Cœur qui rend hommage aux victimes de la guerre entre la France et la Prusse ! Sans Paris elle n’aurait plus son centre Pompidou qui donne une place de choix à l’art français sur la scène internationale ! D’accord ou pas avec l’origine et les messages de tous ces monuments, ils portent un message fort. Un message qui s’envoi depuis Paris. À sa France. Au monde. Je ne vous apprends rien. Il me faudrait des jours pour vous citer ses institutions qui donnent vie à Paris et font rayonner la France.
Alors oui, chaque ville à sa culture, mais si la France perdait son savon de Marseille serait-elle vraiment détruite ? Seule Paris est synonyme de la culture et de l’histoire de la France. L’Histoire… c’est ici messieurs dames que tout trouve sa source ! Tous ces monuments, toutes cette culture française, artistique comme politique, qui se situe à Paris, à une explication.
Depuis des siècles, l’histoire nous le montre. Paris est le centre névralgique de la France. Le centre névralgique d’un pouvoir politique, d’une ferveur populaire se battant pour ses droits, qui, encore une fois, ne trouve ressemblance dans aucune autre ville. Paris, est la tête pensante de la France. La France sans Roubaix, c’est l’équipe de France sans Giroud. Attristant, mais pas indispensable à la victoire. La France sans Paris, c’est l’équipe de France sans Deschamps. Pas de victoire pour l’équipe, pas de gloire pour le pays. De la Commune de Paris en 1871 à aujourd’hui en 2019, nous voyons que le mot révolte n’a pas la même résonnance lorsque la France jaune converge vers Paris. Aucune différence de provinces, tous les samedis, la France est Paris.
Victor Hugo le disait mieux que quiconque, « Sauver Paris, c’est plus que sauver la France, c’est sauver le monde. Paris est le centre même de l’humanité. Paris est la ville sacrée. Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain ».
Et ne vous y méprenez pas, les autres villes de France ne sont pas insignifiantes. La France est ce qu’elle est dans son ensemble. Mais, dans quel pays irions-nous seulement pour visiter qu’une seule ville ? Lorsque je vous dis Italie, vous ne pensez pas qu’à Rome, vous pensez aussi à Venise, Florence, Milan. Tandis que lorsque je vous dis France, je prends les paris que vous ne pensez qu’à Paris.
Alors oui, mon pari est culoté, mais mon Paris est sacrée comme le dit Victor Hugo. Mon Paris est beau, mon Paris est solidaire, mon Paris est un centre historique, et politique, qu’aucune autre ville ne peut égaler. Mon Paris est porteur de messages ayant pour dessein le bonheur de la France. Mon Paris est romantique pour celles et ceux souhaitant représenter leur amour à travers un cadenas sur le pont des amoureux. Mon Paris est tant d’autres choses. Mais mon Paris est surtout la seule ville du monde que nous pouvons par moment détester, sans pour autant trouver la force de la quitter.



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