La Guerre est déclarée
- ASH Sorbonne

- 2 nov. 2018
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 nov. 2018
La guerre est déclarée est un film sorti en 2011 avec Valérie Donzelli, actrice et réalisatrice et Jérémy Elkaïm et diffusé en ouverture de la Semaine de la critique du Festival de Cannes. Encensé par la critique en effet, il raconte le parcours du combattant de deux parents dont le bébé est atteint d’un cancer et, en un sens, leur entrée brutale dans une vie d’adulte, dure et impitoyable. Mais là où ce film est lumineux et réussi, c’est que le récit de leurs batailles n’est pas accablant. Leur résistance et leur capacité de résilience émeut et apaise.
Les deux parents, les deux personnages principaux du film, choisissent leur destin. Ils acceptent le combat, avec une légèreté presque dérangeante, enfantine qui finalement nous touchent très profondément. C’est peut-être l’arme qui leur a permis de gagner. On nous montre dès le début du film l’enfant plus vieux, en bonne santé car la survie de l’enfant n’est pas l’enjeu du film. L’histoire se focalise sur ses compagnons de lutte dans ce combat contre la maladie, ses parents.
Les prénoms choisis sont significativement forts. Le couple s’appelle Juliette et Roméo. Ils sont condamnés à s’aimer. Adam, leur fils, est condamné à chuter du paradis premier, celui de la naissance du monde ou celui de sa propre naissance et enfance comme bébé. Mais les personnages de ce film ne sont pas seulement des combattants du cancer. Ce sont des combattants du destin, du fatum. Ils vainquent le destin de déchéance du prénom d’Adam puisque celui-ci finit par se relever pour danser sous la pluie et, en un sens, les amants maudits luttent contre leur obligation à s’aimer. Les prénoms choisis sont mythiques, éternels. Les personnages eux-mêmes sont hors temps, elle par ses collants blancs d’une autre époque, lui aussi avec cette diction, cette façon de parler étrange et datée, malgré ce blouson d’adolescent qui n’a pas grandi.
Les scènes ne sont jamais larmoyantes, peut-être parce que ce duo de grands enfants est paumé. On a parfois l’impression de plus prendre la mesure des évènements qu’eux. Mais leurs fous rires nerveux face à la peur pour leurs fils sont clairs et contagieux. Alors, laissez-vous surprendre par ce film qui, étonnamment, fait du bien.
Louise Bernard



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