"Zone de Guerre"
- ASH Sorbonne
- 16 déc. 2018
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Une « zone de guerre », c’est le qualificatif utilisé par le Times de Londres pour qualifier Paris. Une « zone de guerre » où se sont croisés, affrontés, manifestants, casseurs et policiers durant toute la journée du samedi 1er décembre. Des revendications nombreuses, parfois confuses, mais signes d’un réel sentiment d’injustice, sont au cœur de cette manifestation qui se voulait pacifique. Cependant, comme souvent, trop souvent, cela dégénère, des magasins sont pillés, des banques détériorées et des voitures brûlées. Mais cette fois, ce sont aussi des monuments historiques qui ont été saccagés.
Samedi, c’est le symbole même de l’élaboration progressive de la République et démocratie française qui a été altéré. L’Arc de Triomphe n’est pas seulement un symbole du rayonnement passé de la France sous l’Empire Napoléonien, il abrite aussi la tombe du Soldat inconnu.
Taguer ce monument, saccager son intérieur, n’est pas seulement un manque de respect envers le Soldat qui y repose, c’est un manque de respect envers l’Histoire de France. Briser le crâne d’une Marianne, c’est briser un symbole Républicain, un symbole de Révolte, de Droit et d’Egalité. Pourquoi endommager ces biens qui représentent les revendications actuelles ? Pourquoi endommager ces biens qui représentent le chemin déjà parcouru et qui nous donne le droit de manifester aujourd’hui ?
Certains justifient leur vandalisme comme seul moyen de se faire entendre, mais n’est-ce pas là, au contraire, un étouffement des revendications ? Car seules les dégradations et les violences risquent d’être retenues de ce triste jour où l’Histoire de la France a été bafouée au travers de ses bâtiments. Entrer en résistance n’autorise pas à s’attaquer aux hauts lieux de l’Histoire et aux allégories qui les ornent pour en fragiliser la symbolique porteuse de l’esprit de liberté et d’espérance de notre République.
Huxley disait « Le fait que les Hommes tirent peu de profit des leçons de l’Histoire est la leçon la plus importante que l’Histoire nous enseigne ». Alors oui, me direz-vous la Monarchie de droit divin est tombée lorsque le peuple a pris les armes, lorsque le peuple s’est insurgé. Toutefois, de nombreuses réformes sociales ont été mises en place dans le dialogue voire la confrontation, mais sans atteinte à l’intégrité de bâtiments, figures de notre Histoire et résurgence de notre passé. Il faut marquer l’Histoire et non pas la détruire. Il faut regarder ces témoignages d’hier et non sans détourner car le présent n’existe que bâti sur le passé.
Alice.
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