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Journalisme : entre liberté d’expression et légitimité réglementée

Aujourd’hui, l’un des symboles contribuant à la reconnaissance et la légitimation d’un.e journaliste est la carte de presse. Créée en 1935, son but était de limiter l’influence que pouvaient avoir d’autres métiers que pouvaient exercer les journalistes en parallèle afin de professionnaliser la fonction. Bien qu’étant une reconnaissance que l’on pourrait presque qualifier comme « officielle », son obtention ne requiert aucun diplôme quelconque et selon la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCJIP), le.a journaliste qui a « pour occupation principale, régulière et rétribuée, l'exercice de sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse, publications quotidiennes et périodiques ou agences de presse et qui en tire le principal de ses ressources » peut être considéré.e. comme un professionnel.le.

Cela veut notamment dire que l'exercice du journalisme en France est totalement libre et non pas seulement réservé aux journalistes ayant obtenu une carte de presse, cette dernière étant facultative pour la pratique du métier, tout comme le diplôme. Est alors journaliste tout individu faisant une collecte, sélective puis mise en forme de l'information.

Cela est logique : il y a bien eu des journalistes avant cette carte, ne nécessitant pas non plus un niveau diplômant quelconque. Dans ses premiers pas en France, le journalisme semble avoir été institué par l’État, remontant au périodique La Gazette apparu en 1631 sous la supervision de Théophraste Renaudot, mais surtout avec l’appui de Richelieu. Véritable outil d’État ayant le monopole de l’information, la collecte d’information ne dépassait pas les sphères politiques et diplomatiques voulues par le pouvoir. Suffit-il ainsi d’écrire des articles pour être qualifié de journaliste, comme l’a fait Louis XIII par amusement ? Il serait en effet réducteur de dater le commencement de la profession en 1631. Ce serait oublier le rôle des colporteurs au Moyen-Age, véritables vecteurs des « canards sanglants », les faits divers importants des différents villages comme les meurtres, vols, accidents, racontés sous la forme d’un récit. Ce serait oublier François de Sales, considéré comme le patron des journalistes, qui au cours du XVe siècle a fait imprimer et distribuer les premiers périodiques catholiques au monde.

Enfin, limiter aujourd’hui la qualification de journalistes aux professionnels, c’est nier le rôle croissant de nouvelles formes de mise à l’information de la population. Avec la démocratisation du réseau Internet global, l’accès à la collecte d’informations s’est simplifié et la diffusion facilitée. Chacun a désormais la possibilité de se lancer comme journaliste avec seulement quelques outils à une petite échelle, et pourquoi pas en évoluant vers une carrière professionnelle.


Enzo



 
 
 

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