La presse: entre neutralité et influence
- ASH Sorbonne

- 27 nov. 2020
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Le premier devoir de la presse est d’informer la population de manière neutre et objective. Si cela est vrai en théorie, en réalité, les choses ne sont pas aussi simples. Il serait illusoire de croire que les médias n’influent pas sur la doxa, qu’ils sont le simple relais d’événements. En effet, la subjectivité de la personne qui écrit un article transparaît toujours, de manière plus ou moins affirmée. Le choix des informations transmises, mais aussi la manière d’en parler exercent un certain impact sur le ressenti de la lecture. Les élections présidentielles françaises de 2017 fournissent un exemple parlant : l’ « affaire Fillon » a éclaté à une période où le candidat possédait une certaine popularité, qui par la suite a logiquement et légitimement, diminué. Certes, le candidat originaire de Sablé-sur-Sarthe a enfreint la loi par la création d’emplois fictifs pour son épouse, et il doit en être condamné. Mais la « fuite » de ces informations à un moment crucial semble difficilement due au hasard. En outre, les autres candidats en liste disposaient eux aussi d’affaires très contraignantes qui, elles, n’ont pas été divulguées, ou du moins pas avec autant d’éclat.
Ainsi ce n’est pas non plus un hasard si certains journaux sont réputés être « de gauche » ou « de droite ». Les politiciens ont donc un grand intérêt à contrôler ces médias, d’autant plus dans un monde où les réseaux sociaux jouent un rôle important auprès de la population, auprès des jeunes notamment. Désormais, chacun peut être émetteur d’informations (et bien souvent aussi, de désinformations) , et ce à grande échelle. La capacité des politiques à communiquer est aujourd’hui presque autant importante que leurs idées et leur capacité à gouverner.
À ceux qui reprochent au journalisme ce manque de neutralité, nous répondons que la liberté de la presse repose sur la liberté d’expression et la liberté d’opinion. À ceux qui lui reprochent de manipuler l’opinion générale, nous répondons que l’entendement et la réception dépendent de la connaissance et de l’analyse critique de chacun. À ceux qui lui reprochent sa tendance à jouer « les lanceurs d’alertes », nous répondons que la presse doit garantir la liberté d’informations.
Lilou Rogers



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