Les catastrophes naturelles et leurs retombées en 2019.
- ASH Sorbonne

- 17 janv. 2020
- 4 min de lecture
L’année 2019 a vu de nombreuses catastrophes naturelles se produire en France et dans le monde. Ces phénomènes naturels brutaux comme les cyclones, les sécheresses ou les inondations sont de plus en plus fréquents autour du globe et cette augmentation est due aux activités humaines. En mars 2019 le cyclone Idai s’est abattu sur les côtes de Madagascar, du Malawi, du Mozambique et du Zimbabwe. Il a causé plus d’un millier de morts et laissé plus de 2 millions de sinistrés derrière lui. Des rafales de vent maximales autour de 230 km/h ont été enregistrées, accompagnées de fortes pluies, d’inondations massives et de glissements de terrain. Au Mozambique, la ville de Beira qui compte plus de 500 000 habitants a été endommagée ou détruite (selon les quartiers) à 90%. Ce cyclone, l’un des plus violents et meurtriers qu’ai jamais connu cette région d’Afrique est emblématique du problème que représente les catastrophes naturelles de plus en plus intenses. En effet, la fréquence et la violence des cyclones augmentent ces dernières années et la plupart des spécialistes estiment que cette hausse est due au réchauffement climatique. Celui-ci provoque l’augmentation de la température des eaux océaniques de surface ce qui crée les conditions favorables au développement des cyclones car ces eaux s’évaporent et tourbillonnent dans l’atmosphère. En plus du réchauffement climatique, les phénomènes météorologiques extrêmes sont accentués par d’autres phénomènes dus à l’Homme tels que l’artificialisation des sols qui empêche le ruissèlement des eaux ou la déforestation qui favorise les glissements de terrain. À Venise, c’est l’affaissement des sols dû au pompage des nappes phréatiques sous les îlots composants la ville qui favorise les catastrophes. Cette cité millénaire, construite sur une lagune au nord de la péninsule italienne, s’est ainsi enfoncée dans le sol de 10 cm en 20 ans. À cette fragilisation des sols par l’Homme s’ajoutent la montée du niveau global des mers et océans à cause de la fonte des glaces ainsi que l’artificialisation et l’assèchement d’une partie de la lagune qui empêche l’eau de mer de se disperser. Ainsi, les inondations régulières ou « aqua alta » (« eaux hautes ») que connaît la ville sont de plus en plus fréquentes et importantes. Le 12 novembre dernier, le niveau de la mer est monté de 1 mètre 87 , inondant les rues et les monuments de la ville, créant des dégâts matériels importants chez les habitants et les commerçants. C’est la plus haute marée à Venise depuis plus de 50 ans. Les impacts des activités humaines qui amplifient les phénomènes naturels extrêmes se perçoivent aussi directement au niveau du thermomètre. Depuis 3 ans, l’Australie connaît par exemple une sécheresse ponctuée de vagues de chaleur sans précédent. En moins d’une semaine, le record de la chaleur moyenne en Australie depuis le début des relevés thermiques a été battu deux fois : une première le 17 décembre avec une moyenne de 40,9 °C et une seconde le lendemain avec une moyenne nationale de 41,9 °C. Dans certaines régions, le mercure a frôlé les 50 °C! Cette intense canicule favorise le développement et la propagation de feux de forêt d’une rare violence qui ont ravagé l’Australie pendant plus de 3 mois à la fin de l’année 2019. Du fait de ces incendies, la ville de Sydney à été recouverte par une fumée dense, chargée de particules fines. La pollution de l’air dans certaines parties de la ville a été 11 fois supérieure au niveau considéré comme « dangereux » par les organismes de contrôle australiens. Près de 700 maisons sont parties en fumé et 6 personnes sont mortes dans l’est de l’ile. Les feux ont également tué des animaux rares et endémiques comme de nombreux marsupiaux. Des milliers de koalas sont mort selon les spécialistes alors que l’Australian Koala Foundation estime qu’il ne reste que 43.000 individus dans la nature . (leur nombre était estimé à environ 10 millions avant l’arrivée des Européens…) Il n’est malheureusement pas nécessaire de traverser la planète pour trouver des records de chaleur anormaux : en France aussi, les effets du changement climatique se font brutalement sentir. L’été 2019 (le plus chaud jamais enregistré à l’échelle mondiale) a ainsi été marqué par d’intenses et inhabituelles canicules durant lesquels des records de chaleur ont été atteints. Il a fait 45,9 °C à Gallargues-le-Montueux dans le Gard le 28 juin dernier : c’est la plus haute température jamais enregistrée en France. À Paris aussi un record a été enregistré : plus de 42,5 °C! Le pays a connu deux épisodes de canicule extrême le même été, ce qui est très rare et inquiétant selon les météorologues. Ces épisodes caniculaires ont desséché les sols, aggravé le déficit d’eau dans les nappes phréatiques et causé de graves dommages aux productions agricoles. L’action humaine favorise et aggrave les catastrophes naturelles : le réchauffement de la planète à cause de nos émissions de gaz, l’artificialisation des sols, le pompage des nappes phréatiques, la déforestation qui entraîne des glissements de terrain sont autant de facteurs aggravant et augmentant le nombre des catastrophes naturelles. Les scientifiques du GIEC estiment que la fréquence et l’intensité de ces catastrophes naturelles augmente et augmentera encore. Ce constat et l’expérience directe et concrète de ces catastrophes dans notre pays doivent nous servir d’électrochoc pour agir en conséquence dans la nouvelle décennie qui s’ouvre.
Eloi Boyé.





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