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Les étudiants face à la Covid-19

Il y a encore un an, tous les jeudis soirs ou presque, nous allions dans les bars du 5ème arrondissement, où nous restions jusqu’à 2 heures du matin. Ou bien nous nous rendions sur les quais de Seine, un pack de bières à la main, entre soirées d’intégration et celles pour décompresser après les semaines de partiels.


C’est extraordinaire de se dire qu’un an plus tard, nous avons été confinés, puis déconfinés, puis reconfinés mais pas entièrement, puisque nous avons le droit de travailler, et d’aller à la bibliothèque. Nous sommes surtout devenus des as de Zoom. Enfin tous, sauf certains professeurs. Nous aurons passé des heures à dire « Vous m’entendez ? », ou « Monsieur, votre micro est coupé ». Et il y a la fameuse phrase connue de tous : « Vous arrivez à suivre? ». Question à laquelle si par malheur nous répondons sincèrement «non », on se voit répondre quelque chose qui s’approche très fortement de « Il faut s’y mettre alors! »


Cependant, il y a bien pire pour beaucoup d’entre nous que de ne pas arriver à suivre les TD en visioconférence, ou de chercher pendant une demi-heure le cours sur les amphis virtuels. Il y a pire que les nombreux professeurs dont nous n’avons aucune nouvelle depuis le début de ce nouveau confinement, et qui ne répondent plus aux courriels non plus. Il y a tous ceux qui ont perdu leur job étudiant et ceux que les parents ne peuvent plus aider financièrement à cause de la crise sanitaire et économique. Ceux qui travaillaient, eux et leur proches, dans des petits commerces, jugés non essentiels.


Et nous voilà donc. Nous sommes passés en quelques mois, du quotidien d’une vie étudiante parfois déjà bien difficile, à une situation sans précédent en France. Les années étudiantes, si bien connues pour être les meilleures d’une vie, marquées par ces soirées souvent trop alcoolisées et par ces petits boulots dans les bars, les cafés du coin et les grandes enseignes de restauration rapide, sont maintenant profondément changées. Nous nous retrouvons dans nos 9 mètres carrés parisiens, ou dans la famille avec le brouhaha ambiant et permanent. Certains doivent trouver un nouvel emploi, souvent avec des horaires plus que contraignants. D’autres doivent, avec une connexion internet insuffisante, se débrouiller pour suivre les cours en visioconférence, reprendre les vidéos des cours magistraux déposées et rendre les devoirs sur les espaces interactifs. Certains sont contraints de changer de forfait téléphonique au cours du mois pour avoir plus de données mobiles et de bricoler un partage de connexion entre portable et ordinateur.


Nous ne pourrions parler de tout cela sans aborder le plaisir que c’est de ne pas connaître les modalités d’évaluations de son semestre, qui changent d’une semaine à l’autre. Aurons-nous des partiels? Peut-être que des devoirs sur table? Ou bien seulement des devoirs maison? Sinon un devoir en temps limité à distance? Ou bien même un mélange de tout ça? Enfin bien longtemps tout le monde n’était pas d’accord! S'il y a bien une chose à retenir de cette crise sanitaire, c’est bien le fait que tout peut changer, et ce n’importe quand, d’un jour à l’autre, nous pouvons être libre de tous nos déplacements puis confinés pour deux semaines, qui se transforment ensuite en deux mois.


Mais restons positifs. Nous serons peut-être la seule génération à pouvoir récupérer un cours magistral à 3 heures du matin sans jamais avoir vu le professeur en vrai. Les seuls à pouvoir assister à un TD à 8 heures du matin en se levant à 7 heures 50 et en pyjama. Les seuls qui suivent leur cours dans leur canapé ou bien trop souvent depuis leur lit.


Finis les départs de chez soi de nuit début novembre, les entrées dans le métro avant le lever du soleil, et puis surtout de n’en sortir qu’une fois celui-ci déjà bien trop haut dans le ciel. Nous ne râlons plus quand nous avons une demie-heure de pause entre deux matières, parce que c’est trop court pour retravailler un cours, mais trop long dans une journée, cinq minutes à changer de salle, cinq à discuter, et vingt à attendre. Désormais, plus besoin de changer de salle, juste de page ou de réunion. Le laps de temps parfait pour se faire un café, un bon goûter, puis se remettre au travail.


Et puis, le plus intéressant c’est bien, à mon sens, les cours en différé. Pouvoir mettre en avance rapide toutes les parties du cours qui sont des rappels des séances précédentes, ou des conseils sur l’organisation, ou même juste quand le professeur parle beaucoup trop doucement, c’est l’un des outils les plus utiles pour gagner du temps. Mais il y a encore mieux! Pouvoir mettre son cours en pause, ou revenir en arrière. Parfait pour les cours de trois heures quand on a besoin d’une pause, ou qu’on doit retrouver telle ou telle information. Ou encore, pour tous ceux qui se laissent facilement distraire, le meilleur moyen d’avoir quand même un cours à peu près complet.


Mais finalement, est-ce que cette crise sanitaire, ne serait pas un moyen de changer la façon d’enseigner pour les années à venir? Un moyen de pouvoir suivre les cours magistraux comme depuis le début de cette année même quand on ne peut pas se rendre sur le campus quand ils ont lieu.


Lili



 
 
 

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