Peut-on être complètement coupé.e.s de la mode ?

La mode est, par définition, « une manière collective de faire ». Il semble alors évident que dès lors que les Hommes vivent en société, elle exerce un impact sur les individus. Quel que soit le domaine concerné, nous sommes influencé.e.s par les pratiques communes. La pression sociale et le regard d’autrui, le jugement qu’il pourrait porter à notre égard, nous poussent à uniformiser nos comportements, notre aspect physique, dans le but d’appartenir une communauté. Seuls les cas extrêmes comme celui des enfants sauvages, grandissant seul.e.s dans la nature, pourraient alors se considérer comme totalement coupé.e.s de la mode. Effectivement, dès lors que nous prenons conscience de nous-mêmes, apparaît le sentiment de honte et la peur du regard d’autrui qui entacherait l’estime de soi. Nous avons alors tendance à nous conformer à la mode, ou au contraire à nous y opposer et à la contester. Cependant, même dans ce cas, nous ne sommes guère coupé.e.s de la mode puisque nous avons conscience de celle-ci. Toute personne cherchant à se démarquer des autres, de la mode qui dirige la société, a connaissance de celle-ci et cherche délibérément à la défaire. Elle n’en est donc nullement coupée puisqu’à travers la négation de la mode, elle participe à son élaboration. La mode est donc comme un fait social influençant chaque individu, positivement ou négativement.

Mais pourquoi la mode impacte-t-elle autant les individus de la société dans laquelle elle est établie ? La réponse est surprenante : la mode serait un produit de l’imagination de chacun.e. L’imagination est une faculté de l’âme que de nombreux philosophes apparentent à la « reine des facultés ». Effectivement, l’imagination a un pouvoir de persuasion puissant : elle construit la perception que nous avons de nous même et influe sur l’idée que nous avons des autres. En cela, les personnalités les plus fortes, dont l’imagination à le plus flatté l’amour propre et construisant une confiance personnelle conséquente, vont s’imprimer, sinon se graver, dans l’imagination de leurs concitoyen.ne.s. Une image de modèle est promulguée par l’imagination des individus au contact de ces personnalités fortes. Leur imagination va alors les persuader de la nécessité de reproduire les comportements et styles de ceux qu’ils idéalisent. La mode se répand alors à travers la société, impactant tous les individus qui la composent.

Michelle